Lundvarr Þórbjarnasonr

Le voilà enfin, le passé de mon personnage !
Je vous laisse à votre lecture…

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Lundvarr approcha la bête, qui broutait tranquillement. Il se trouvait sous le vent, mais il ne s’en souciait pas. La bête ne le sentirait pas. Doucement, il se rapprocha, de plus en plus près du jeune chevreuil. Seul un buisson les séparait. Le chevreuil, le museau enfouit dans les herbes rases de la fin de l’hiver, ne semblait pas préoccupé par sa présence. Mais Lundvarr avait faim. Il allait faire payer son insouciance à la bête.
Il dégaina une courte lame de sa ceinture, attrapa un caillou et le lança de l’autre côté du gibier. Le chevreuil, effrayé par le bruit de la pierre, fonça droit sur Lundvarr. Celui-ci lui bondit sur l’encolure, la main crispée sur la poignée de la dague. Il se traînairent ainsi pendant encore une dizaine de mètres, Lundvarr était à moitié courant à côté du gibier, à moitié entraîné sur le sol humide. Finalement, une main se posa sur celle de Lundvarr et fit glisser la lame de quelques centimètres vers le haut. La bête s’écroula aussitôt.
-Allons bon, Lundvarr, quelle cruauté ! Tu aurais dû l’achever dès ton premier coup.
Lundvarr se releva en s’époussetant, le visage et les cheveux couverts de terre et de brins d’herbe.
-Vísi, quand cette punition finira-t-elle ?
-Tu n’as donc pas compris, jeune sot ? Ce n’est pas une punition, c’est une récompense. Tenter de voler MON jeu de runes, c’est bien la preuve que tu es en quête de savoir et de sagesse. Ce séjour dans la nature est une épreuve, et non une punition. C’était ça, ou prendre un raccourci brutal.
Lundvarr s’assit dans l’herbe, bougon, et entreprit de dépiauter la carcasse du chevreuil. Il grogna sous l’effort :
-Un raccourci, hein ? Pourquoi pas ?
-Oh, tout simplement parce qu’un humain n’y survivrait pas. Tu en as peut-être entendu parler, c’est quelque chose de très douloureux. Tout d’abord, il faut trouver un arbre et de la corde…
-Hmm… considérons que je n’ai rien dit, fit-il en faisant sauter un œil de son orbite. Tu peux tenir cette côte, le temps que je l’éviscère ?

Trois lunes auparavant, en effet, le jeune Lundvarr, fils d’un bóndi nommé Thorbjörn, avait pénétré par effraction dans l’atelier d’un Thulr d’Odense, nommé Vísi. Le propriétaire des lieux était absent alors, le jeune Lundvarr était partit jouer avec sa trouvaille sous un frêne. Nul ne sait comment, le Thulr retrouva de suite le garçon. Il le ramena chez son père Thorbjörn et exigea compensation pour le vol de son jeu de runes, et pour apprendre les bonnes manières au voleur. Le père, prit au dépourvu et effrayé par les éventuels pouvoirs que le Thulr possédait, confia le jeune homme aux soins de Vísi, et le chargea de son éducation. Qu’aurait-il pû faire d’un fils faible, laid, et malhonnête ? Lundvarr, à partir de cet instant, suivit en tout point l’enseignement moral de son maître, de peur de subir un nouveau rejet de sa famille. Il ne se trouvait que peu d’hommes aussi généreux et plaisant que lui, mais son maître ne lui avait pas légué tout son savoir. Certes, il possédait un cœur d’or, mais c’était là sa seule qualité. Vísi lui enseigna la lore du nord, et lui apprit à penser. Cet enseignement demanda bien sur un prix ; l’homme le plus maladroit du monde ne peut pas devenir sage comme un elfe sans contre-partie. Lors du parcours initiatique qu’il subit avec son maître, exilés en forêt sauvage, il perdit la confiance qu’il possédait autrefois. Vivant comme une bête ou presque, il considérait tout être comme une bête : avec méfiance. Quand il sortit des bois, il avait grandit, mais il avait surtout changé. De fils de fermier, il était devenu un des meilleurs Thular du Danemark, bien que peu de gens le sachent. Son père, quelquefois, fait appel à lui pour résoudre un problème épineux de juridiction, ou quand il cherche un conseil avisé pour l’achat de bétail.

Mais un jour, Lundvarr partit participer à une fête, au village de Rorhald, et il ne vit plus son père, ni son mentor.

Intéressant...

Mais t'inquiète pas t'y retournera à Odense... Jeudi.